Nuit de la Gavotte 2015

gavotte

Cette année encore, il nʼétait pas facile de danser quand vous arriviez vers 10-11h du soir à la salle des fêtes de Poullaouën. Il fallait déjà pouvoir entrer dans la salle, puis vous insérer dans une des longues chaînes que formaient les 500 à 600 danseurs, chaînes qui glissaient serrées les unes contre les autres. Il faut dire quʼentre Poullaouën et la gavotte, il y a une longue histoire commune. En 2014, il y eut 2 anniversaires : celui des 60 ans du renouveau du fest-noz et la 25ème Nuit de la Gavotte.

Le 26 décembre 1954, Loeiz Ropars (père dʼErwan récemment disparu), qui avait depuis longtemps lʼidée de relancer le Kan ha diskan, organisa un premier concours dans une salle de bal bien connue à lʼépoque. Pour beaucoup ce fut le point de départ du renouveau du fest-noz. Poullaouën devint ensuite le « temple de la gavotte », à tel point que le maire vers les années 70-80 avait décidé de limiter à 1 tous les 15 jours les festoù-noz organisés sur la commune ! Il faut dire que toutes les organisations du secteur de Carhaix, comme la Croix-Rouge, venaient faire leurs festoù-noz à Poullaouën. Dans les années 80, lʼUDB de ce qui sʼappelait alors la « Fédération Centre-Bretagne » y organisait (comme à Paimpol), le Fest-Noz de la Toussaint. Celui de Paimpol existe toujours, plus celui de Poullaouën.

En 1989, une équipe de sonneurs et chanteurs réunie autour de Louis Lofficial décide d’organiser les « 12 heures de la gavotte ». Dañs Tro (« danse en rond » en breton) est alors créée. En 1994, lʼéquipe dʼorigine est renouvelée par quelques jeunes avec Yann Le Boulanger comme président. Depuis, les « 12 heures de la Gavotte » sont devenues « Nuit de la Gavotte », et la manifestation sʼest étoffée.

Un petit mot quand même sur un groupe présent cette année à Poullaouën, Termajik (« la lanterne magique »), créé il y a 18 ans autour de Christian Duro et de sa clarinette (« Treujenn gaol », le trognon de choux). Originaire de Glomel, Christian est sonneur, chanteur, conteur, et écrit aussi pour les autres comme pour Erik Marchand. Il a joué par exemple avec Costica Olan, grand joueur de « Taragot » du groupe originaire du Banat (Roumanie), le Taraf de Caransebes, lors des « rencontres internationales de la clarinette » à Glomel.

Comme cʼest souvent le cas, de nombreux musiciens (ou chanteurs) se sont relayés dans Termajik. Samedi, ils étaient deux avec Christian (lʼaprès-midi en Fest-Deiz à St Evarzec, le soir à Poullaouën), Jean Flocʼh à lʼacccordéon et Olivier Urvoy au Treujenn gaol. Pourquoi parler dʼeux particulièrement ? Parce que Christian Duro fait, si lʼon peut dire, ce que lʼon appelle dans le « Show bizz » sa tournée dʼadieux, car il a décidé de sʼarrêter à la fin 2015. Alors si Termajik passe près de chez vous, allez les écouter (et danser !) avant quʼil ne soit trop tard…

> Christian Pierre

Né en 1949, Christian PIERRE est membre de l'UDB depuis 1977. Très engagé pour la Bretagne, il est très investi aussi dans les Droits de l'Homme, comme à l'ACAT (ONG chrétienne de lutte pour l'abolition de la torture et contre la peine de mort) dont il est animateur du Groupe Quimper-Cornouaille. Il milite enfin pour les droits du peuple palestinien.