Fessenheim, la patate chaude !

Fessenheim

Ce nʼest pas faute de nous le seriner : lʼobjectif en matière énergétique de lʼEtat français est bien « lʼindépendance de la France ». Dʼoù, selon ses dirigeants, le choix du nucléaire dont on sait quʼil nʼa absolument jamais été discuté par les français eux-mêmes. On dénombre donc 58 réacteurs qui produisent de lʼélectricité en France pour 19 centrales. La plus ancienne dʼentre elle sʼappelle Fessenheim et se situe en Alsace. Elle a été mise en service en 1977.

Dans son programme présidentielle, le président de la République François Hollande, avait promis de fermer cette centrale durant son mandat. Au final, les réacteurs ne fermeront pas avant la fin 2018 soit après son mandat, laissant à son successeur (lui-même ou un autre) le soin de sʼoccuper de ce bâton merdeux. Lʼargumentaire justifiant ce report nʼest pas fait pour rassurer les anti-nucléaires (que nous sommes) puisquʼil sʼagit de faire prendre le relais de Fessenheim à Flamanville, dans la Manche. Ce passage de témoin ne pourra se faire cependant que si lʼautorité de sûreté nucléaire décide de prolonger au-delà de 40 ans le deuxième réacteur.

Dʼaprès le journal Le Monde, « depuis les promesses du candidat Hollande puis du président de la République, la loi de transition énergétique votée en juillet au Parlement a changé la donne. La loi prévoit désormais un plafonnement des capacités électronucléaires à son niveau actuel de 63,2 gigawatts (GW) ». On est donc pas dans une volonté de réduire la dépendance au nucléaire. Si bien que les (faibles) investissements dans les énergies renouvelables permettent certes dʼaugmenter leur volume, mais pas la part dʼénergie produite puisque le nucléaire est toujours roi et quʼil nʼest pas question de réduire la consommation énergétique des français.

On peut donc sʼattendre à payer encore longtemps, très longtemps, la note de ce choix nucléaire (exemple : de 3,3 milliards dʼeuros, le projet EPR est passé à 10,5 milliards à ce jour) qui ne rend pas la France indépendante énergétiquement, mais au contraire dépendante du nucléaire, de la ressource extérieure, de ses investissements dʼantan et surtout futurs pour persister dans cette mainmise énergétique du nucléaire.

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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