« Le Front National dénoncera commune par commune ces élus qui veulent imposer à leurs habitants des populations étrangères composées de beaucoup de faux réfugiés politiques qui viennent chercher chez nous ce que nous ne pouvons déjà plus offrir à nos chômeurs, nos agriculteurs et nos enfants », avait dit Gilles Pennelle, tête de liste du Front National en Région Bretagne. Quʼà cela ne tienne, Christian Troadec, maire de Carhaix et tête de liste, lui aussi, aux prochaines élections régionales sous lʼétiquette « Oui la Bretagne » a réagi en se dénonçant lui-même.
Dans un communiqué signé à quatre mains avec le prêtre de la paroisse, il explique quʼil est fier dʼaccueillir depuis octobre 2013 deux familles syriennes. « Sans avoir à nous torturer lʼesprit, nous prenons les devants et nous avouons que oui, nous sommes humanistes et que nous portons secours aux plus faibles, tout particulièrement à lʼétranger, qui fuient la guerre et qui cherchent refuge. Nous en sommes fiers » explique le communiqué avant dʼinviter les autres communes de Bretagne à se dénoncer de la même façon auprès du FN.
Le maire de Carhaix prend ainsi « sa part de la misère du monde » comme on a lʼhabitude de lʼappeler. Pour ne rien gâcher, ce communiqué lui vaut une nouvelle médiatisation hexagonale. Le revers de la médaille, cʼest que Gilles Pennelle – dont on nʼentendait pas parler jusque là – arrive sur le devant de la scène médiatique bretonne et se voit, lui aussi médiatisé. Une chose est sûre : lʼespoir ne se trouve pas du côté du parti frontiste. Le maire de Carhaix devra convaincre avec un projet ambitieux, mais en attendant, il démontre, par ce communiqué, quʼil inscrit la Bretagne dans des valeurs de solidarité.