La Charte européenne des langues régionales et minoritaires, signée en 1992 par la France, mais non ratifiée, est devenue, au fil du temps, le symbole de la résistance à l’uniformisation linguistique et culturelle de l’État. Pour de nombreux militants bretons, elle reste un but à atteindre et sa ratification est réclamée à cor et à cri. Or, François Hollande vient justement d’annoncer qu’il relançait le processus de ratification. Paradoxalement, rares sont les militants à avoir lu en quoi consiste la Charte. Le Peuple breton décrypte les tenants et les aboutissants du processus.
La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires est une convention destinée à protéger et à promouvoir les langues régionales ou minoritaires en tant qu’aspect menacé du patrimoine culturel européen, mais également à favoriser l’emploi de ces langues dans la vie privée et publique.
<Elle a été élaborée en lien avec la Convention–cadre pour la protection des minorités nationales, convention que la France n’a pas signée ! Légalement parlant, il n’y a en effet en France qu’un peuple et une nation. Sont appelées « langues régionales ou minoritaires » les langues « pratiquées traditionnellement sur un territoire d’un État par des ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l’État ». Elle n’inclut ni les dialectes de la langue officielle de l’État, ni les langues des migrants. À noter que la Charte concerne les langues et non pas leurs locuteurs en tant que groupe.