
On savait le gouvernement islamo-conservateur du Président turc Erdogan fascisant, il vient de le prouver une nouvelle fois. Les États-Unis viennent en effet d’autoriser (de quel droit ?) la Turquie à créer une « zone-tampon » dans le nord de la Syrie dans le but de lutter contre l’État islamique. La zone concernée, située entre les cantons de Kobanê et d’Afrin, est actuellement aux mains de Daesh pour l’essentiel et pour une partie à celles des djihadistes du Front Al-Nosra (Al-Qaeda), que la Turquie continue de soutenir ouvertement. Mais, explique Nil Caouissin, porte-parole de l’UDB, « la création de cette zone-tampon permettrait à la Turquie, en repoussant Daesh vers le sud, de maintenir les liens qu’elle entretient de fait avec ce groupe extrémiste, la perspective d’une libération de la zone par les troupes alliées kurdes (YPG), assyriennes (MFS) et arabes (Armée syrienne libre) étant dès lors repoussée ».
En somme, placer une partie du nord de la Syrie sous son contrôle permet à Ankara d’empêcher l’extension de la révolution démocratique en cours au Kurdistan. Erdogan a en effet déjà déclaré que, selon lui, la menace venait plus du PKK que de l’État islamique. Le résultat est dramatique : « 3 frappes contre Daesh, plus de 400 contre le PKK ; 140 islamistes arrêtés contre 896 militants kurdes et turcs de gauche, 2 sites pro-Daesh interdits contre 94 sites kurdes, alternatifs ou de gauche » explique le communiqué de l’Union démocratique bretonne.