Un petit aperçu des Vieilles Charrues

chinois + frères morvan
Les deux dirigeants chinois de Synutra, ont pris le temps de se faire photographier (ainsi que leur interprète) avec les frères Morvan.

 

La pluie de dimanche dernier nʼa pas terni lʼenthousiasme des festivaliers après 4 jours aux « Charrues ». Comme lʼa dit Joan Baez: « La pluie, cʼest comme à Woodstock… »

Les Vieilles Charrues, cʼest la magie des concerts, mais cʼest aussi une source de revenu économique non négligeable pour le Kreiz Breizh, proche et plus lointain. On ne reprendra pas ici tous les chiffres donnés par lʼorganisation, juste quelques uns : 202000 entrées payantes cette année, soit 250000 festivaliers avec bénévoles et invités. Cʼest à dire près de 250000 consommateurs, car les invités et bénévoles consomment aussi. Facile dʼailleurs à vérifier : avec le système Moneiz (nouveau système de paiement dématérialisé du festival), vous allez voir au retour sur internet le compte que vous avez ouvert avant le festival, et vous verrez combien de verres de bière ou de cidre vous avez acheté, quel jour et à quelle heure. Néanmoins, ce système Moneiz, certes très pratique, fait quand même un peu « flicage ».

Quel impact pour la Bretagne ? Le festival, cʼest un budget de 13 M€, financé à 80 % par les festivaliers. Sur cette somme, près de 6 M€ restent en Bretagne, dont 4 M€ sur le pays Centre-Ouest Bretagne. On peut y ajouter la somme évaluée à 4 M€ dépensés sur ce même territoire à côté du festival.

Un dernier chiffre qui nʼest pas lié au festival, le projet de lʼusine chinoise Synutra de lait infantile en construction à Carhaix génère un investissement de 180 M€. Cʼest ce quʼa annoncé le maire de Carhaix à lʼinauguration du festival 2015. Il était donc logique, selon lui, que les responsables de lʼusine soient invités jeudi dernier et ils même eu le droit de faire partie des privilégiés à tirer la charrue afin de tracer le traditionnel sillon qui ouvre le festival. Non moins traditionnellement, pendant que les uns tirent, les frères Morvan dirigent la charrue !

Et puisque lʼon parle des frères Morvan, cela nous ramène à la partie artistique (même si eux ne sont pas remonté sur scène depuis leur prestation avec les tambours du Bronx) et de nous intéresser à quelques artistes et à quelques coups de coeurs bretons ou en lien avec la Bretagne.

Tout dʼabord, Christophe Le Menn, ou plutôt Krismenn quand il se produit avec son compère Alem, champion de « human beat box ». Ils se sont produits comme prévu dimanche sur la scène Xavier Grall. Mais samedi soir, ils ont eu la surprise et la joie dʼêtre invités à se produire un petit quart dʼheure sur la grand-scène Glenmor avant Joe Starr and Co.

Autre coup de coeur, Barba Loutig. Les quatre jeunes femmes aux voix magnifiques se sont produites au fest-noz du samedi sous le chapiteau Gwernig et ont eu beaucoup de succès. Normal pour ces femmes de talent.

Et on terminera par une grande dame : Joan Baez. En 2000, elle sʼétait déjà produite sur la prairie de Kerampuilh, sous le soleil, et avait réussi à faire asseoir tout le monde pour lʼécouter. Ce dimanche, le temps nʼincitait guère à sʼasseoir… Bien sûr, elle a chanté (en anglais) la « Ballad of Saco and Vanzetti », et émut le public avec « Imagine ». Puis elle a chanté Brassens en français (« Chanson pour lʼAuvergnat ») et elle a terminé son tour de chant a capella par « Le déserteur » de Boris Vian. Mais surtout, elle a enthousiasmé le public en chantant en breton, mar plij, le traditionnel « Tri Martolod » popularisé par Alan Stivell. A presque 75 ans, la chanteuse, toujours engagée pour les bonnes causes, qui fut amie de Martin Luther King, nʼa rien perdu de sa classe…

> Christian Pierre

Né en 1949, Christian PIERRE est membre de l'UDB depuis 1977. Très engagé pour la Bretagne, il est très investi aussi dans les Droits de l'Homme, comme à l'ACAT (ONG chrétienne de lutte pour l'abolition de la torture et contre la peine de mort) dont il est animateur du Groupe Quimper-Cornouaille. Il milite enfin pour les droits du peuple palestinien.