Dans un communiqué de presse datant d’hier soir, le conseiller régional du « Partit Occitan » annonce qu’il met fin à sa grève de la faim entamée le 27 mai dernier. « Je cesse mon action puisque j’ai obtenu ce que je demandais » écrit-il. Les deux présidents des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées ont en effet reçu sous la forme d’une lettre signée par les deux ministres de l’Éducation et de la Culture l’engagement de l’État à autoriser la création de l’office public de la langue occitane (OPLO). Chose nouvelle, l’Etat s’est aussi engagé à s’y associer… La lettre précise que l’OPLO verra le jour « avant la fin de l’été ».
« Certes j’ai été obligé d’employer un moyen d’action hors-norme. Je l’ai fait parce que j’y étais obligé, considérant que j’avais utilisé tous les moyens classiques » explique David Grosclaude. Il est tout de même incroyable qu’un citoyen (élu de surcroît) en vienne à mener une grève de la faim pour une simple signature de l’Etat qui n’arrive pas ! C’est pourtant la triste réalité dans cet État qui persiste à refuser de reconnaître la diversité culturelle sur son territoire. Quand ailleurs dans le monde, cette signature aurait été du ressort de la région, il faut en France passer par l’Etat… Fort heureusement pour David, ce bras de fer n’aura duré « que » 8 jours et n’aura donc pas mis en danger la santé de notre camarade occitan qui avait avoué « ne pas être Bobby Sands ».
Pour Nil Caouissin, porte-parole de l’UDB qui a apporté son soutien et celui de la formation autonomiste bretonne dimanche dernier en se rendant à Bordeaux, « le succès de cette mobilisation est un signe encourageant à l’heure où la lutte reste nécessaire face à une réforme du collège qui fait disparaître l’enseignement des langues minoritaires en classe de sixième ». Hasard du calendrier ou non, François Hollande aurait envoyé un courrier au député PS du Finistère, Jean-Jacques Urvoas, pour lui signifier qu’il souhaiterait qu’un « projet de loi constitutionnelle soit inscrit à l’ordre du jour du Parlement dans les meilleurs délais » sur la question de la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. On sait parfaitement que cette ratification ne règlera rien puisque la France n’a signé que que les articles non-contraignants. Reste le symbole…