Quand un rapport prône lʼarrêt des subventions aux énergies fossiles…

Derrick

 

À six mois de la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris, un rapport de David Coady, Ian Parry, Louis Sears et Baoping Shang remis au FMI le 18 mai évalue le montant des subventions mondiales données aux entreprises dʼextraction dʼénergie. Lʼoccasion de rappeler que les choix politiques ont une influence énorme sur lʼenvironnement…

Dans leur rapport intitulé  « How Large Are Global Energy Subsidies ? » (« Quelle est lʼampleur des subventions dans lʼénergie ? »), les auteurs estiment que « les subventions à lʼénergie après impôts sont dramatiquement plus hautes que précédemment estimées ». Elles atteindraient, pour 2015, 5300 milliards de dollars (soit 4740 milliards d’euros), « soit 14,5 milliards de dollars par jour ou encore 10 millions de dollars par minute » précise un article des Echos.

Un coup dur pour ceux qui fustigent le coût des énergies renouvelables. La réalité, cʼest que le charbon, le pétrole et le gaz ne sont plus rentables que les énergies renouvelables du fait des subventions quʼils touchent de la part des pouvoirs publics. Ajoutez à cela l’endettement financier net total du groupe AREVA qui, s’élève à 5 809 millions d’euros au 31 décembre 2014 contre 4 468 millions d’euros fin 2013 et vous aurez une idée de lʼhypocrisie de cette assertion gratuite du renouvelable cher !

Le rapport prône lʼarrêt total des subventions qui, selon les auteurs, serait « clairement bénéfique à lʼensemble de la société ». David Coady, Ian Parry, Louis Sears et Baoping Shang estiment malgré tout que « ce gain environnemental devrait profiter aux urbains. [Cet arrêt des subventions] créé des gagnants et des perdants (…) qui peuvent introduire des obstacles pour aller au bout de cette réforme des subventions énergétiques ». On sait en effet que la dépendance à la voiture est plus forte à la campagne quʼà la ville. Mais avec tout cet argent économisé par les États, sûr quʼils sauront en faire bon usage pour compenser cette perte de pouvoir dʼachat en milieu rural…

> Gael Briand

Journaliste. Géographe de formation, Gael Briand en est venu au journalisme par goût de l'écriture et du débat. Il est rédacteur en chef du magazine Le Peuple breton depuis 2010. Il a également écrit « Bretagne-France, une relation coloniale » (éditions Ijin, 2015) et coordonné l'ouvrage « Réunifier la Bretagne ? Région contre métropoles » (Skol Vreizh, 2015). [Lire ses articles]