On sait depuis longtemps lʼimportance de la communication, notamment dans le secteur économique. Une mauvaise publicité peut affecter commercialement un produit. Cʼest la raison pour laquelle la multinationale Monsanto communique énormément sur les abeilles.
Sur le site du leader des « biotechnologies agricoles », il est indiqué que lʼentreprise souhaite « aider les abeilles mellifères à continuer leur travail ». « Ces insectes ont une grande responsabilité dans la pollinisation des fruits et des légumes que nous consommons chaque jour. Cependant, le parasite Varroa, les virus et les maladies, la malnutrition et les pesticides peuvent compromettre le bien-être des abeilles. Monsanto œuvre, via la recherche, pour aider les abeilles. Découvrez les travaux de Monsanto en faveur de la préservation des abeilles » poursuit le site. Monsanto espère redorer son blason en faisant des pesticides un tueur dʼabeilles parmi dʼautres. Pourtant, tout indique que les produits phytosanitaires sont la principale cause de mortalité des abeilles.
En effet, les pesticides produits par Syngenta, Bayer et autres monstres de la chimie, sont présents dans les enrobages de Monsanto. Les graines produites et commercialisées par Monsanto contiennent « naturellement » des néonicotinoïdes, produits responsables de la mortalité des abeilles. En dʼautres termes, Monsanto fabrique des plantes toxiques pour les insectes. Lʼenrobage se veut moins polluant que les traitements au sol, mais on sait pertinemment que tous ces produits chimiques se retrouvent dans lʼeau, dans les sols et dans le métabolisme des insectes et de toute la chaîne alimentaire… humains compris ! Or, ce qui tue un varroa peut bien tuer une abeille !
Dans un article de Baptiste Giraud, pour le site Reporterre, il est indiqué quʼau printemps 2015, les apiculteurs avaient constaté que « 50 % à 60 % des populations [dʼabeilles] seraient mortes pendant l’hiver ». Ce même article explique ensuite que « la revue Nature [a publié] deux articles sur les néonicotinoïdes dans sa livraison du 23 avril. La première montre que les abeilles ne sont pas repoussées par les fleurs imbibées de ces pesticides. En laboratoire, elles ont même tendance à consommer les solutions sucrées (semblables au nectar des fleurs) qui contiennent des néonicotinoïdes, plutôt que celles qui n’en ont pas. La seconde établit que les néonicotinoïdes font baisser les populations d’abeilles, entravent la croissance et la reproduction des colonies ». Les laboratoires se défendent en rejetant la responsabilité sur les agriculteurs qui ne doivent pas utiliser le produit correctement. On sait en effet que les OGM nʼempêchent nullement lʼutilisation de pesticides supplémentaires…
Mais alors que les cris dʼalarme se multiplient, ainsi que les études, les produits de Monsanto et des autres firmes de lʼagrobusiness continuent dʼêtre vendus, certains en grandes surfaces, pour le grand public qui aime les papillons, mais veut un potager bien propre, exempt de la moindre trace animale. Nos concitoyens doivent pourtant comprendre quʼen luttant contre un insecte par la chimie, cʼest toute la biodiversité que lʼon sʼattaque. Le problème est bien sûr dʼune tout autre nature dans les champs où les colonies dʼabeilles disparaissent littéralement. Selon lʼUnion nationale de lʼapiculture française, la production est passée de 32000 tonnes en 1995 à 10000 tonnes en 2014, les importations passant de 6 à 7000 tonnes en 1995 à 30000 tonnes en 2014. Hélas, que représente lʼenjeu économique des apiculteurs face à des mastodontes économiques comme Monsanto ? Et pourtant, de plus en plus dʼétudes font le rapprochement entre les pesticides et des maladies tels que Parkinson. De quoi revoir la grille des « enjeux »…
Cʼest pourquoi nous marcherons contre Monsanto le 23 mai, à Nantes, Brest, Rennes, Carhaix et Lorient.
Voir aussi les dégâts provoqués par Monsanto en Afrique dans Le Peuple breton de mai 2015.