Dans un communiqué du 15 mai 2015, Christian Guyonvarc’h déplorait une nouvelle mise en compétition des territoires bretons entre eux. En cause, le choix du port d’où sera exporté la poudre de lait bientôt fabriquée à Carhaix, dans la future usine de lait en poudre Synutra ! « Bien que deux fois plus éloigné que Brest du site de production, le port de [Nantes-Saint-Nazaire] semblait jusqu’à présent avoir la préférence du PDG de Synutra », explique l’élu régional UDB. C’était sans compter sur « la délégation d’élus finistériens et de la Région Bretagne qui vient de se déplacer en Chine [et] s’est efforcée de convaincre l’investisseur chinois de faire un autre choix ».
Cette compétition entre places portuaires « met en lumière un découpage administratif aberrant qui joue contre les intérêts économiques de la Bretagne occidentale », selon Christian Guyonvarc’h. Car s’il est vrai que le Conseil régional de Bretagne plaide pour une politique solidaire entre les ports, on sait pertinemment que le principal port de commerce breton n’entre pas dans sa logique et vice-versa. Pire, « le port de Nantes-St-Nazaire [étant] resté un établissement public de l’Etat, si les exploitants du Grand Port (nouvelle appellation officielle) de la Basse-Loire se sont positionnés auprès de Synutra pour emporter le marché au nez et à la barbe des Finistériens, c’est forcément avec l’assentiment du donneur d’ordre qu’est l’Etat », complète Christian Guyonvarc’h. Et de rajouter : « il faut savoir que la gouvernance des ports de commerce décidée par l’Etat a prévu une coordination entre les ports atlantiques de Nantes-St-Nazaire, La Rochelle et Bordeaux (Conseil de coordination interportuaire de l’Atlantique) mais nullement entre le port de Nantes-St-Nazaire et les autres ports bretons ! »
Au final, les autorités régionales n’ont quasiment aucune prise sur les décisions concernant cette usine chinoise importée en Bretagne, décisions qui, pourtant, sont liées à la politique d’aménagement du territoire soi-disant de « compétence régionale ». Or, « c’est bien entre l’Etat et la direction de Synutra que se prendra la décision finale » constate Christian Guyonvarc’h avant de conclure : « comment mieux signifier l’échec de la promesse présidentielle d’une vraie régionalisation qui avait suscité tant d’espoirs en Bretagne en 2012 ? Plus que jamais, pouvoir décider en Bretagne, dans une Bretagne réunifiée, est la réponse aux besoins de l’économie bretonne ».