L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015. Or, l’INSEE prévoyait seulement 0,4 %. La belle affaire pour le gouvernement dont le seul gouvernail semble être cette sacro-sainte « croissance ». Michel Sapin a bondi de joie et le voilà paradant au motif que la France a de meilleurs résultats de croissance que le reste de la zone euro, y compris l’Allemagne !
« Mieux que prévu » titre la presse. « Mieux », tout dépend du point de vue. Certes, pour un productiviste, il est indéniable que plus de croissance est positif, mais pour un écologiste, est-ce le cas ? La croissance, quelle croissance ? Celle du savoir ou celle de la consommation ? Hélas, on connaît la réponse… La consommation redémarre, du fait notamment de la baisse du pétrole à la pompe qui, miraculeusement pour le gouvernement, permet une augmentation du pouvoir d’achat bienvenue.
La croissance reviendrait donc. On parle de 1 % pour 2015. Mais gageons qu’on entendra encore parler de la « crise ». Car parler de la « crise » permet d’éviter d’aborder le vrai sujet : la répartition des richesses ! La France connaît une crise certes, mais une crise financière, pas une crise économique (après tout, si on part du principe que le PIB est la production de richesses, n’est-il pas exact que celui-ci augmente années après années, de façon supérieure à l’inflation ?). Les profits records des multinationales ne les empêchent pas de continuer leurs plans sociaux. Oh, non, ils ne licencient pas, ce sont des « départs volontaires » ! Non remplacés ! Une nuance qui a du mal à passer chez nos compatriotes.
Plutôt que d’avoir l’œil fixé sur le point de croissance, le gouvernement devrait plutôt juger son bilan sur le nombre d’emplois créé. 3,5 millions de chômeurs, n’est-ce pas la preuve que croissance et emplois n’ont rien à voir ? Quand ce mythe de la croissance sera-t-il abandonné ?