Lʼhistoire du Peuple breton débute en 1964, lorsque lʼUnion démocratique bretonne, décide en parallèle de sa fondation de créer un journal qui puisse parler dʼelle et ainsi contourner la centralisation médiatique et la censure.
« Pour nous, est-il écrit dans l’éditorial du premier numéro, [Le Peuple breton] ce sont les traminots de Nantes ; ce sont les ouvriers licenciés des Fonderies de Saint-Nazaire ; ce sont les ouvriers d’Hennebont sur qui pèse toujours la menace des licenciements et de la fermeture des Forges ; ce sont les jeunes qui s’exilent chaque année ; ce sont les professeurs et instituteurs mal payés enseignant de leur mieux dans des classes surchargées ou délabrées ; ce sont les agriculteurs livrés à eux-mêmes, désemparés par la transformation des structures économiques ; Le Peuple breton, ce sont les hommes de ces cinq départements. » 51 ans plus tard, alors que naît ce site dʼactualité tout à fait modeste, lʼambition reste la même : celle de regarder et de comprendre le monde à partir de la Bretagne et ses spécificités.
Car la France est centralisée. Cʼest un fait avéré que son administration, les sièges sociaux de ses entreprises, ses infrastructures, ses hommes et femmes politiques (…), bref lʼensemble du « système France » est centralisé. Mais plus encore que tout le reste, ses médias sont centralisés. Si bien que des partis inexistants en Bretagne sont plus médiatisés que lʼUDB car ils disposent dʼune figure nationale, dʼun leader arpentant les plateaux de télévision. Le Peuple breton se veut un organe de résistance vis-à-vis dʼun rouleau compresseur médiatique qui estime que « si ça ne se passe pas à Paris, ça nʼa pas dʼimportance ».
Bien sûr, la Bretagne possède ses titres de presse, à commencer par deux quotidiens très lus : Le Télégramme et Ouest-France. Hélas, aucun des deux ne dispensent une information à lʼéchelle bretonne. Le premier se cantonne plus ou moins à la Basse-Bretagne, le second, traite des actualités sur lʼensemble du « Grand Ouest ». Or, nous constatons de plus en plus que le sentiment dʼappartenance de la population se calque sur le périmètre des informations aussi bien que sur celui de lʼadministration. On serait « Breton » parce que lʼon vit en « Région Bretagne » ? Quid de la Loire-Atlantique ? Quid des expatriés ? Pour Le Peuple breton, cʼest le territoire vécu qui doit déterminer le périmètre de lʼinformation, pas lʼinverse.
Notre objectif nʼest pas de commenter ou de relater des faits mais de créer le débat, de produire une analyse à partir dʼidées et de convictions. Nous avons donc pris le parti de conserver le mensuel papier davantage pour la réflexion de fond et de créer ce site dʼactualité qui, nous lʼespérons, montera en puissance. Ce média entend également palier lʼabsence de représentation de la gauche bretonne sur les médias en ligne. Il sera, comme la version papier de notre mensuel, un journal collaboratif et vous êtes invités à vous y exprimer en nous proposant vos articles via le formulaire de contact.
Comme le disait Morvan Lebesque dans nos colonnes, il y a bien longtemps : « Au niveau des pays comme des peuples, [la révolution] s’exprime par un cri, l’éternel cri des peuples adultes : Nous-mêmes ! » Cʼest cette philosophie qui préside à nouveau la création de ce site : créons nous-mêmes les outils qui nous manquent !